TOUR
5-78-102
(1978)
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Claude Tousignant
Canadian – Quebecois
259 cm (diam.)
Acrylic on Canvas /
Acrylique sur toile
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EN
Science Notes
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The human visual system can be divided into two main components. A sensory organ allows us to capture the light and a nervous part that transforms that light into electric messages to enable their transport, analysis, and process. The sensory organ is the eye. The nervous parts compromise the retina which transforms the light into electric messages in specialized neurons containing photoreceptors. The optic nerve and optic tract transport the messages. The visual cortex, which analyzes and processes the information, ultimately creates the visual perception.
The bullseye pattern is basic and primal. This type of pattern can be found repeatedly embedded into our understanding of the human visual system at different levels. At the early stages of processing, neurons in the retina respond to points of light (or dark) surrounded by a dark (or light) background, respectively. This is known as "center-surround organization," pretty similar to what Claude Tousignant painted in 5-78-102.
This motif of concentric light-dark or dark-light circles is also found on a larger scale when considering central vision compared to peripheral vision. Our visual brains represent objects in the center of our gaze in an expanded region separate from the representation of objects on the periphery. This can be easily tested by observing an object directly, and then moving the object a couple of degrees from the center of your gaze.
This phenomenon occurs because the center of the retina’s huge concentration of photoreceptors for colour allows you to discriminate details. Meanwhile, the periphery specializes in contrast, differences between light and dark, but not colours. This is known as retinotopic organization because the spatial relationships of the retina are preserved. The brain devotes expanded processing to the center of our gaze, where our acuity is very high.
Finally, the medium grays used in the two paintings (outer ring of the left and middle ring of the right) are physically quite similar. They look different because of the context of surrounding colours. The context and interaction between colours link us to an important idea in vision: our perception is (largely) driven by the differences between points in the visual input rather than by perceiving what is actually there, like a TV-screen projection. Want to experiment more with this fantastic aspect of vision? In that case, we recommend you explore Josef Albers' Interaction of Color (4th edition 2013).
Art Notes
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Take a look at this pair of circles for a few moments. Do the colours seem to vibrate and make you feel slightly dizzy? Are the colours in the two works the same? Are you sure?
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In “Title No 5” the colour variations between the two circular works are so slight it is hard to tell them apart. The similar tone has created a sort of hyphen between the two works which unites them, even if their colours are not exactly the same. In order to assess one colour, our tendency is to evaluate the other. The richness and perception of one colour is thus related to the other.
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This diptych painting by Montreal born artist Claude Tousignant is part of his long-standing exploration into colour and form through geometric abstraction. Born in Montreal in 1932, Tousignant has been a key figure in Quebec’s abstract art scene since the mid-1950’s. As a member of the second generation of the modern art movement in Montreal who called themselves “Les Plasticiens”, Tousignant felt that painting should be pure form and colour. Throughout his career he has remained committed to this minimalist perspective, seeking to empty his paintings of all extraneous matter and leaving the viewer with nothing but the pure sensation of the paint itself.
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Tousignant first introduced the form of the circle into his painting in 1962. Over the years it was to become his signature motif. His early experimentation was with circles on square or rectangular canvases. This then graduated to exploring circles on circular canvases. Towards the end of the 1970’s Tousignant moved from a single canvas to the diptych form seen in “Titre No. 5”. In this work, we can explore the “push-pull” effect and colour contrasts not only within one work but between the two works. Tousignant has successively titled these works of circular motifs as targets, chromatic transformers, gongs and chromatic accelerators.
FR
Notes Scientifiques
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Le système visuel humain peut être divisé en deux composantes principales. Un organe sensoriel qui nous permet de capter la lumière et une partie nerveuse qui transforme cette lumière en messages électriques pour permettre leur transport, leur analyse et leur traitement. L'organe sensoriel est l'œil. La partie nerveuse compromet la rétine qui transforme la lumière en messages électriques dans des neurones spécialisés contenant des photorécepteurs. Le nerf optique et le tractus optique transportent les messages. Le cortex visuel, qui analyse et traite les informations, crée finalement la perception visuelle.
Le motif en œil de bœuf est basique et primitif. On retrouve ce type de schéma à plusieurs reprises dans notre compréhension du système visuel humain à différents niveaux. Aux premiers stades du traitement, les neurones de la rétine répondent à des points lumineux (ou sombres) entourés d'un fond sombre (ou clair), respectivement. C'est ce que l'on appelle "l'organisation centre-surround", assez similaire à ce que Claude Tousignant a peint dans 5-78-102.
Ce motif de cercles concentriques clairs-foncés ou sombres-clairs se retrouve également à plus grande échelle si l'on compare la vision centrale à la vision périphérique. Notre cerveau visuel représente les objets situés au centre de notre regard dans une région élargie distincte de la représentation des objets situés en périphérie. Cela peut être facilement testé en observant un objet directement, puis en déplaçant l'objet de quelques degrés du centre de votre regard.
Ce phénomène se produit parce que l'énorme concentration de photorécepteurs de couleur au centre de la rétine vous permet de distinguer les détails. Pendant ce temps, la périphérie est spécialisée dans le contraste, les différences entre le clair et l'obscur, mais pas les couleurs. C'est ce qu'on appelle l'organisation rétinotopique, car les relations spatiales de la rétine sont préservées. Le cerveau consacre un traitement étendu au centre de notre regard, où notre acuité est très élevée.
Enfin, les gris moyens utilisés dans les deux tableaux (anneau extérieur de la gauche et anneau central de la droite) sont physiquement très similaires. Ils semblent différents en raison du contexte des couleurs environnantes. Le contexte et l'interaction entre les couleurs nous renvoient à une idée importante de la vision : notre perception est (largement) déterminée par les différences entre les points de l'entrée visuelle plutôt que par la perception de ce qui est réellement présent, comme une projection sur un écran de télévision. Vous voulez en savoir plus sur cet aspect fantastique de la vision ? Dans ce cas, nous vous recommandons d'explorer l'ouvrage de Josef Albers intitulé Interaction de Couleurs (4e édition, 2013).
Notes d'Art
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Regardez cette paire de cercles pendant quelques instants. Les couleurs semblent-elles vibrer et vous donnent-elles un léger vertige ? Les couleurs sont-elles les mêmes dans les deux œuvres ? En êtes-vous sûr ?
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Dans "Titre n° 5", les variations de couleur entre les deux œuvres circulaires sont si légères qu'il est difficile de les distinguer. Le ton similaire a créé une sorte de trait d'union entre les deux œuvres qui les unit, même si leurs couleurs ne sont pas exactement les mêmes. Pour évaluer une couleur, nous avons tendance à évaluer l'autre. La richesse et la perception d'une couleur sont donc liées à l'autre.
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Ce diptyque de l'artiste montréalais Claude Tousignant est représentatif de son exploration de longue date de la couleur et de la forme à travers l'abstraction géométrique. Né à Montréal en 1932, Tousignant est une figure clé de la scène artistique abstraite du Québec depuis le milieu des années 1950. En tant que membre de la deuxième génération du mouvement d'art moderne de Montréal, qui s'appelait "Les Plasticiens", Tousignant estimait que la peinture devait être forme et couleur à l’état pur. Tout au long de sa carrière, il est resté attaché à cette perspective minimaliste, cherchant à vider ses tableaux de toute matière étrangère et ne laissant au spectateur que la pure sensation de la peinture elle-même.
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Tousignant a introduit pour la première fois la forme du cercle dans sa peinture en 1962. Au fil des ans, ce motif est devenu sa signature. Au début, il a expérimenté des cercles sur des toiles carrées ou rectangulaires. Il s'est ensuite mis à explorer des cercles sur des toiles circulaires. Vers la fin des années 1970, Tousignant est passé d'une toile unique au diptyque, forme que l'on voit dans "Titre No. 5". Dans cette œuvre, nous pouvons explorer l'effet "push-pull" et les contrastes de couleurs non seulement à l'intérieur d'une œuvre mais aussi entre les deux œuvres. Tousignant a successivement intitulé ces œuvres aux motifs circulaires cibles, transformateurs chromatiques, gongs et accélérateurs chromatiques.