TOUR
Untitled (Head of an Inuit Woman with Two Braids)
Sans titre (Tête d'une Femme Inuite avec Deux Tresses)
(1941)
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Charlie Alakkariallak Inukpuk
Inuit
23,2 x 18,2 x 10,6 cm
Sculpture on/sur Steatite
EN
Science Notes
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Neuroscientists studying vision have shown that humans are extremely adept at face recognition. One could say that we are all face experts, in the same way that trained dog show judges become dog experts. In the brain, scientists have located an area in the temporal lobe (just beside your ears) that’s responsible for our ability to recognize faces. This area is comprised of a network of neurons forming structures known as the cortex. The cortex (Greek for "bark") coordinates and stores long-term memories about particular events, which, in the case of face recognition is located in the temporal cortex. Damage to the temporal lobe can produce a disorder called prosopagnosia, where the person loses the ability to recognize and identify familiar faces.
Can you imagine being in front of your parents and not being able to recognize their faces until they speak to you?
Like many mechanisms in the brain, different cortices (plural for cortex) connect and coordinate information stored in other areas of the brain to create a whole perceptual landscape. The temporal cortex integrates information from the ventral stream, a neural pathway that processes information about visual identification and recognition. The ventral stream is formed by axons that extend from the primary visual cortex located in the back of your skull, where images are first analyzed. This set of connections between neurons in the primary visual cortex and the temporal cortex has strong connections to the limbic system, which is involved in controlling emotions. One of those connections is the amygdala, an area near your brain's base that helps you detect emotions linked to facial expression. Damage or changes in the amygdala connections can impair our ability to recognize emotions on those faces.
One hallmark of our ability to perceive facial expression is that our accuracy declines radically when faces are shown upside down. This is because we have almost no experience recognizing each other this way, demonstrating the importance of stored information about face recognition in the cortices. This phenomenon is known as the face inversion effect. The following face illusions show how inaccurate our perception of faces is when upside down and the bias we have to see them normally. This is sometimes called the Margaret Thatcher Illusion, also seen in Adele below.
Art Notes
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In the museum in front of this work, the black rounded contours stand out against the white wall behind the work. Orange and white reflections from the surroundings and the spots above it speckle the polished soapstone surface. You notice the hair’s thickness, the forehead’s roundness, the wide nose’s relief. There is volume here, you would like to walk around it, check the profile. You can perhaps already imagine the back of the head, given those braids, a feat considering the steatite’s fragility. Those playful and dynamic braids enliven the untitled work, simply described as the « Head of an Inuit woman with two braids. »
The sculpture works as a portrait, the braids, holding the hair back, revealing the face. Can you read it easily? As if he felt his black material might make this more difficult, the sculptor didn’t polish out the greyish white marks his chisel made on the soapstone as he hollowed the head out, searching for its details and relief. While underlining facial traits, this etching develops the sculpted volume along a vertical axis, giving neat edges to its different sections. A wide bulging forehead and big plump cheeks frame almond shaped eyes nestled wide apart below their eyebrows, between them a large flat clover-like nose above a mouth’s strangely pouting or seemingly protruding lips. You see this woman from different points of view as you circle around the sculpture. Is perhaps the face slightly lopsided? The woman’s head appears positioned slightly to the right of its small and narrow horizontal pedestal, minimally hinting at shoulders you do not see, or at the movement her braids suggest. Is there a faint inclination of the head to your left? She is looking at you. She is not talking. You have never met her. You look at her and let her come alive. What can you make of the look in her eyes, the expression of her mouth? What do you think is her state of mind? What would you perhaps like to say to her? And what is this sculpture saying about her?
Charlie Alakkariallak Inukpuk, now 80 years old and retired, is a well known contemporary Inuit artist from Inukjuak, Nunavik, Quebec. He learned his craft by observing his father, Johnny Inukpuk (1911-2007), himself renowned figure of Inuit art. This work is typical of Charlie’s s interest in depicting various everyday situations. His wife Elisapie is also well known for her small handcrafted dolls, for which Charlie often carved small heads out of stone. His brother Adamie is also an artist. The municipality of Inukjuak, following Povirgnituk, played an important role in the Inuit artists’ taking control of their own interests.
FR
Notes Scientifiques
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Les neuroscientifiques qui étudient la vision ont montré que les humains sont extrêmement doués pour reconnaître les visages. On pourrait dire que nous sommes tous des experts en visages, de la même manière que des juges de concours canins entraînés deviennent des experts en chiens. Dans le cerveau, les scientifiques ont localisé une zone dans le lobe temporal (juste à côté de vos oreilles) qui est responsable de notre capacité à reconnaître les visages. Cette zone est constituée d'un réseau de neurones formant des structures appelées cortex. Le cortex (qui signifie "écorce" en grec) coordonne et stocke les souvenirs à long terme concernant des événements particuliers. Dans le cas de la reconnaissance des visages, ces souvenirs se trouvent dans le cortex temporal. Une lésion du lobe temporal peut produire un trouble appelé prosopagnosie, dans lequel la personne perd la capacité de reconnaître et d'identifier les visages familiers.
Pouvez-vous imaginer être en face de vos parents et ne pas être capable de reconnaître leurs visages jusqu'à ce qu'ils vous parlent?
Comme de nombreux mécanismes du cerveau, différents cortex connectent et coordonnent les informations stockées dans d'autres zones du cerveau pour créer un paysage perceptif complet. Le cortex temporal intègre les informations du flux ventral, une voie neuronale qui traite les informations relatives à l'identification et à la reconnaissance visuelles. Le flux ventral est constitué d’axones qui commencent au cortex visuel primaire situé à l'arrière du crâne, où les images sont d'abord analysées. Cet ensemble de connexions entre les neurones du cortex visuel primaire et du cortex temporal est fortement lié au système limbique, impliqué dans le contrôle des émotions. L'une de ces connexions est l'amygdale, une zone située à la base de votre cerveau qui vous aide à détecter les émotions liées aux expressions faciales. Des dommages ou des modifications des connexions amygdaliennes peuvent altérer notre capacité à reconnaître les émotions sur ces visages.
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L'une des caractéristiques de notre capacité à percevoir les expressions faciales est que notre précision diminue radicalement lorsque les visages sont présentés à l'envers. Cela s'explique par le fait que nous n'avons pratiquement aucune expérience de la reconnaissance des autres de cette manière, ce qui démontre l'importance des informations stockées dans les cortex concernant la reconnaissance des visages. Ce phénomène est connu sous le nom d'effet d'inversion des visages. Les illusions de visage suivantes montrent à quel point notre perception des visages est inexacte lorsqu'ils sont à l'envers et le biais que nous avons pour les voir normalement. Ce phénomène est parfois appelé l'illusion Margaret Thatcher, que l'on retrouve également chez Adele ci-dessous.
Notes d'Art
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Dans le musée devant cette sculpture, le noir des contours arrondis se détache nettement sur le mur blanc derrière l’œuvre. Des reflets orangés et blancs des alentours et de l’éclairage au-dessus parsèment la surface polie de la pierre à savon. Vous remarquez l’épaisseur de la chevelure, la rondeur du front, le relief du large nez. Il y a du volume ici, vous aimeriez en faire le tour, vérifier le profil. Vous imaginez peut-être déjà le derrière de la tête, vu ces tresses, une réussite vu la fragilité de la stéatite. Ces tresses enjouées et dynamiques animent cette oeuvre non titrée, élémentairement décrite comme une « Tête de femme inuite avec deux tresses ».
La sculpture fonctionne comme un portrait, les tresses retenant les cheveux, dégageant le visage. Pouvez-vous le lire aisément ? Comme s’il craignait que son matériau noir ne rende cela plus difficile, le sculpteur a voulu conserver, sans les polir, les traces gris blanc laissées par son burin alors qu’il creusait la pierre pour dégager la tête à la recherche de ses détails et reliefs. Tout en soulignant les traits faciaux, cette trace gravée développe le volume sculpté autour d’un axe vertical en donnant des bords nets à ses différentes sections. Un large front bombé et de grosses joues gonflées encadrent des yeux en amandes espacés nichés sous leurs sourcils, entre eux un gros nez épaté tel un trèfle au-dessus d’une bouche aux lèvres apparemment boudeuses ou étrangement protubérantes. Vous voyez cette femme de différents points de vue en circulant autour d’elle. Le visage est-il légèrement asymétrique ? La tête de la femme semble émerger légèrement sur la droite de son petit et mince socle horizontal, indice minimal d’épaules qu’on ne voit pas, ou du mouvement que suggèrent ses tresses. La tête est-elle légèrement inclinée vers votre gauche ? Elle vous regarde. Elle ne parle pas. Vous ne l’avez jamais rencontrée. Vous la regardez et la laissez prendre vie. Que lisez-vous dans son regard ? Dans l’expression de sa bouche ? Quel est d’après vous son état d’esprit ? Qu’aimeriez-vous peut-être lui dire ? Et que dit d’elle cette sculpture ?
Charlie Alakkarrjallak Inukpuk, a maintenant 80 ans et est retraité. Il est un artiste inuit de renom d’Inukjuak, Nunavik, Québec. Il a appris son métier en observant son père, Johnny Inukpuk (1911-2007), lui-même une importante figure de l’art inuit. Cette œuvre témoigne de l’intérêt porté par Charlie aux diverses activités quotidiennes. Sa femme Elisapie est également renommée pour ses petites poupées artisanales, pour lesquelles Charlie a sculpté de petites têtes dans la pierre. Son frère Adamie est également un artiste. La municipalité d’Inukjuak, à l’exemple de Povirgnituk, a joué un rôle important dans la prise en main, par les artistes Inuits, de leurs propres affaires.